"PICHE" ET "LA CIGALE"
(Personnages truculents et méconnus du Populaire Bônois)
C. MAGGIORE
Dépêche de l'Est, lettre N° 29 du 15 septembre 2001 (pages 4 et 5 )

Avant propos : Déjà paru dans le n'5 de la DÉPÊCHE DE L'EST de "Juin 1995", l'article qui suit, d'un haut niveau littéraire et grammatical, a été le premier que j'ai adressé au Bureau de l'Amicale qui a bien voulu l'éditer.
Il a l'avantage de faire fi des fautes d'orthographe ou de syntaxe ... Peut-être risque t il donc de ne pas être décrypté correctement par le "Gratin" Bônois ... Mais il est sûr que la Vieille Ville, Joannonville, La Choumar ou La Colonne n'auront pas besoin de décodeur ...
Et puis, en les relisant, j'ai trouvé mes derniers articles un peu trop nostalgiques ... Alors, pour oublier la vache folle, la fièvre aphteuse, les inondations ou glissements de terrain et aussi les grèves des transports, rigolons un peu, comme on le faisait si bien avant ...
J'ajoute pour faire de la "PUB" à notre Amicale, qu'en 1995 on n'était à peine 300 adhérents, et qu'aujourd'hui on frôle les 800 ... !
Ils seront donc près de 500 LES LECTEURS DE LA DÉPÊCHE DE L'EST à découvrir cet article ... et peut être à l'apprécier ?

Les personnages

"PICHE" (ou Pitche ?) et "LA CIGALE", y z'étaient deux 'fugures" Bônoises que seulement "ceusses" d'en haut de la Vieille Ville y se les connaissaient bien ...
"PICHE", on se l'appelait comme ça pourquoi il était un peu "fartasse" comme le petit vieux à Monsieur DUBOUT, qu'il avait un "?" à sur le crâne. Mà lui, il était pas né fatigué comme "BENGUECHE" ... aussi, personne y se le moquait rue "Caraman", pourquoi un métier d"'artisse" il avait : y faisait "ébénisse" à chez CAMILLIERI, le marchand de meubles de la rue du "quai" Septembre ou la rue Bouscarein ... c'est le même ...
"LA CIGALE" lui, on s'lavait batisé comme ça pourquoi y jouait ac la guitare. Lui aussi on se le "rispectait" à cause qu'un bon maçon c'était. Mà, les "ceusses" qui z'habitaient à côté de chez lui, y z'était pas contents dans la rue Thomas Garcia quand y se chantait "0 Sole Mio" ac la guitare ... Pourquoi tous les chiens de la Vieille Ville y z'hurlait à la mort ... et le premier en tête le chien à "PICHE" que "PONPON" y s'appelait et qu'on dirait tout "la voix de son maître" vous savait, cui-là qu'il était à sur les "dixes" des phonographes ...
"PICHE" et "LA CIGALE", mordus de la pêche y z'étaient ... pour ça, y, s'avaient fait une "Chatine" du tonnerre qu'aussi "LA CIGALE" y s'l'avaient batisée ... Son port de "tache", c'était "LA CAROUBE", à côté le cabanon de nous ôtes, pour qu'on s'l'a surveille que si le ressac y se lève y s'l'emporte pas à "La Mafrague" ...! (1)

Alors, le Dimanche, quand y faisait pas "Bafounne", y se pointait tous les deux à sur la plage, qui se faisait pas encore le jour ...

Avec "eusses", obligé, y s'avaient porté "PONPON" le chien à "PICHE" et aussi la guitare à "LA CIGALE" ... Et en même temps qu'eusses, y se venait une palanquée de "Oualionnes" ou d'la Colonne ou du Pont Blanc qui se m'étaient aussi les Chatines à la mer à qui sort le premier pour se prendre les meilleurs "postes" !

Mà, les ceusses de Jouanonville ou d'la "Choumar" y venaient pas pourquoi y z'avaient la mer à côté, là ousqui avait les "Petites pierres" et où La "Sibouze" y se jette à la mer ...

Alors, tous ces "Pechcaillons", y z'arrêtaient pas de faire un scandale de bruit que plus personne y pouvait dormir dans les cabanons ...
Mà c'était que les femmes qui se les criaient, pasque nous, les hommes, "areusement" qu'on s'allaient aussi à la pêche, "atroment", sur on s'leur aurait juré des morts ... !

C. MAGGIORE (1) - C'est pourtant ce qui lui est arrivé par grosse mer d'Est, peu avant le "Grand départ"...

L'HUILE DE COUDE
"PICHE" a eu pendant quelques temps un petit apprenti un peu rouspéteur mais pas mauvais garçon et même un peu crédule ...

Un jour qu'il grognait en ponçant un meuble, "PICHE" lui dit :
"Mets un peu d'huile de coude, ça sera moins dur !
Puis, il ajouta :
"Au fait, j'en ai plus, va m'en acheter un litre..."

Et voilà mon apprenti dans les rues de la vieille ville où tous les commerçants, entrant dans le jeu, se le renvoyaient de l'un à l'autre ... :
- "Moi, j'en ai plus ... Va voir chez "X" ... ! Épuisé, il revient à l'atelier :
- "M'sieur ANTOINE, j'ai été partout, personne il en a ...!"
Je vous laisse deviner l'éclat de rire de Mr ANTOINE, dit "PICHE".

Aujourd'hui, l'apprenti a pris du ventre. Il anime souvent les "Manifs" de "L'AMICALE" .. Son prénom, c'est "HENRI" ... Il se reconnaîtra ....


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