CE MATIN-LÁ

La brume étire ses ailes
Sur les montagnes bleues.
Légère, elle tisse le ciel.
Nuages, souvenirs bleus.

Ce matin-là, mille senteurs,
Mille parfums flottaient sur la terre,
M'enivraient de leur douceur,
M'attiraient vers cette terre.

Plus loin, là-bas, la mer.
Plages au sable blond et doux.
Le rocher du Lion, fier,
Toujours là, au rendez-vous.

Ce matin-là, j'étais heureux.
L'été arrivait serein.
Pour l'enfant tout est lumineux.
Son bonheur est dans l'écrin.

Mois de juin, mois de lumière.
Mois de juin, mois des vacances.
Juin, école buissonnière,
Juin à qui j'offre ces stances.


Ce matin-là… Point final …
Ce matin-là … L'ai-je su ?
Pour l'enfant, c'était banal …
C'était les vacances prévues.

Ce matin-là, à Alain,
Jean-Louis, André et consorts,
Il leur avait serré la main.
La page se tourna alors.

Alors, l'enfant pris son chemin.
Derrière lui, ses jeunes années.
Et doucement de la main
Fit un signe. L'heure avait sonné.

Ce matin-là, 4 juin.
Il s'envola vers son futur.
Au fond de lui, ce petit rien
Qui fait que les choses ne durent !

La brume étire ses ailes
Sur les montagnes bleues.
Légère, elle tisse le ciel.
Nuages, souvenirs bleus.

Et oui, le 4 juin, pour moi est une date des plus mémorables,
car ce fut mon dernier jour à Bône
Je décollais des Salines à 15H30 et hop ! Fini...
… C'était à Bône, le 4 juin 62, la fin des chimères …
Jean-Yves SARDELLA, Francin le 3 juin 2003