A TOI BONE
Marc ROZIER
Bulletin N° 20 de l'ABCT

Et que ma mémoire demeure

Mes yeux asséchés, par les larmes versées et,
Si, un jour je dois t'oublier
Ô toi BONE, toi ma ville,
Je prie Dieu de me préserver de cette épreuve.

Si, mes yeux doivent se fermer
Sur l'écran noir de l'oubli
Voilant notre cité,
Si, le voile maintenu doit effacer le souvenir
De notre Méditerranée - de nos plages ;
Saint - Cloud, Chapuis, la Caroube -
Joanonville - les Salines - Toche - Le Cap.
Si, le néant, m'impose la cécité de notre Forum
Le Cours,
Si, les rues - places - quartiers de ma ville
Doivent s'effacer de nia mémoire
Si, la terre où reposent mes Aïeux
Mes Aînés - les êtres qui me sont chers,
Se confondait avec le Néant,
Si... je ne pouvais plus voir
La colline et les oliviers de
SAINT AUGUSTIN

Alors... oui, je revivrai un second EXIL
Ne plus voir resurgir les images d'un Passé
Alors .... oui, je revivrais un Second EXIL
Alors ... oui, je demanderais grâce au Ciel
De m'aider pour conserver jalousement
Comme des pieuses reliques
Ces témoins de mes souvenirs
Et lorsque le voile de mon crépuscule
Enveloppera et fermera mes paupières,
Que la mémoire de mes images,
Puisse s'endormir avec moi
Pour l'ETERNITE.