LE LYCEE SAINT AUGUSTIN
Souvenirs de M. Rémy BAISON

Après avoir lu et relu le texte de Pierre Léonardelli concernant le Lycée Saint Augustin, dont il a fait une description remarquable, de nombreux souvenirs ont refait surface.

J’ai passé le concours des bourses ( à l’époque c’était une façon d’accéder au secondaire) le jour de la prise de BERLIN, en 1945, dans les bâtiments de ce que l’on appelait le Collège moderne. Pendant que nous composions, le canon s’est mis à tonner pour annoncer cet événement ; alors on a interrompu les épreuves et on nous a fait sortir dans la cours de récréation pour nous détendre un moment avant de reprendre le travail. Je revois encore très nettement ce moment.

J’entrai donc en 6ème classique, c’est à dire avec du latin qui fut ma bête noire jusqu’à la troisième. Les professeurs étant à la guerre, on avait rappelé des retraités. Parmi eux, certains étaient folkloriques, particulièrement un professeur de Français-latin, que je ne nommerai pas, bien que je me souvienne très bien de son nom, et qui arrivait en classe complètement saoûl. Il lui est même arrivé d’uriner à son bureau. Alors lorsque nous en avions marre, nous quittions ostensiblement la classe et nous nous retrouvions dans le jardin qui jouxtait le stade.

Le gymnase était inutilisable car il avait subi les outrages de la guerre. Les salles étaient tristes, à l’exception d’un salle d’histoire qui avait été décorée de motifs inspirés des bas-reliefs des tombes égyptiennes.

Dans la liste des enseignants du lycée, j’ajouterai Monsieur BOURDIEUX, surveillant général, qui régnait sur les potaches avec amour et sévérité en même temps. Tous les élèves le craignaient mais le respectaient et l’aimaient. Il savait résoudre les petites affaires entre « quat’zieux », sans en référer au Proviseur. Le surveillant du Collège moderne était à l’époque Monsieur ALLOUCHE , je crois, qui était moins sympathique, car lui, il collait tout de suite lorsqu’une bêtise était commise.

Je me souviens aussi des séances de gymnastique avec M. VITALI , qui quittait rarement son costume et qui après nous avoir fait faire quelques tours de piste pour nous échauffer, nous donnait un ballon pour une partie de foot, pendant qu’il discutait avec les uns ou les autres.

Je quittai le Lycée après la troisième pour entrer à l’Ecole Normale de Constantine et j’eus la chance de revenir au Lycée Saint Augustin, en qualité de délégué à l’Education physique, en 1957 où je retrouvai MM BOURDIEUX, VITALI et MERLE qui devenaient mes collègues. Malheureusement, mon sursis fut suspendu, suite aux évènements d’Alger et je dûs partir à l’armée en janvier 1958, ce qui fait que je n’ai eu le plaisir d’enseigner que pendant trois mois et encore, étant donné qu’il y avait l’épidémie de grippe asiatique, les cours d’Education Physique furent suspendus.

Voilà quelques réflexions et souvenirs que m’ont inspiré les lignes écrites par Léonardelli que j’ai dû croiser dans les couloirs de notre Lycée Saint Augustin.



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