SCOUTS CATHOLIQUES
DANS L’EST ALGERIEN
DES ORIGINES A 1962
Envoyé par J. B. Lemaire                1ère Partie

               Cet historique a pu être écrit grâce à l'amabilité de Jean BENOIT, ancien Scout de France à Constantine avant la guerre de 1939-45, ancien journaliste à la " Dépêche de Constantine et aujourd'hui âgé de 82 ans, Trésorier de l'association " les Bahuts du Rhumel " qui regroupe des anciens des lycées D'Aumale et Laveran de cette ville.
               Il a bien voulu me prêter dix bulletins " le Scout Cirtéen " de 1932 à 1934 qui ont été, par leurs textes édifiants et leurs photos évocatrices, les sources principales du présent article.
               Ce bulletin, fondé par Emmanuel Grima, a eu comme correspondants les Chefs Orsini de Constantine, Guasti de Bône, Charlety et Brandi de Philippeville, Righi de Djidjelli, Trio de Bougie, Chauvin de Sétif, Garneau de Paris, Melle Vergnes de Saint-Arnaud, les cheftaines Letteri de Djidjelli, Jayot de Guelma et le C.P. Bozom occasionnellement.

               Le mouvement de jeunesse connu sous le nom de " Scouts de France ", concerne les scouts de l'Eglise catholique apostolique et romaine. Ils pratiquent donc cette religion et dans leur formation, notamment pour la préparation à la " promesse ", ils doivent servir la messe et veiller devant l'autel, confirmant ainsi leur engagement dans la voie de la foi ou tout du moins leur adhésion à la communauté.


Cérémonie de promesse à Constantine en 1932

               Leur présence en Afrique du Nord coïncide avec celle de la France dans ces contrées et depuis 1962, date de l'indépendance de l'Algérie, ce mouvement catholique a disparu suite au départ de l'ensemble de la population non musulmane.
               Au Maroc une troupe a subsisté pendant longtemps, à titre officieux, dans le cadre de l'aumônerie du Lycée Français et de l'Evêché de Rabat. Si vous avez des précisions vous pouvez nous les communiquer, nous les publierons sur Internet.
               Pour la Tunisie, nous n'avons aucune information et si vous en avez pour la période du Protectorat aussi bien que postérieure à 1956, nous serions heureux de les recevoir.

Naissance des Scouts de France à Constantine

               Dans son numéro de juin 1933, Le Scout cirtéen, fête les 10 ans de la troupe Général Laperrine, 1ère Constantine, en soulignant que c'est la plus ancienne troupe d'Afrique du Nord.
               Elle avait son siège 4, rue Floquet à Constantine et a été fondée le 7 Juin 1923 par R.Dournon, scoutmestre, le révérend père d'Anselme s.j. aumônier et les A.S.M. G. Chauve Et R. Giovanetti.
               Deux patrouilles ont été formées, les Cigognes avec Paul Rossi et Les Aigles avec Pierre Grima.
        Elle eu tour à tour comme chefs de Troupe :
Robert Dournon, fondateur.
Gabriel Chauve.
Pierre Grima, 1er C.P. Il deviendra Scoutmestre, puis Scoutmestre de District.
A.S.M. Orsini secondé par l'A.S.M. Lecordier (du Havre, militaire à Constantine).

        Comme Aumôniers :
R.P. d'Anselme s.j.
Père Lançon.
Abbé Rigal (Sept 1929 ).
Abbé Sanière. Ancien instructeur de secourisme.
Abbé Curmi (Octobre 1932).

        Local :
Rue Floquet
Cathédrale

        Instructeurs de topographie:
A.Grima .
M. Colin " le Lion de l'Atlas ".


Investiture d'un chef de patrouille à Constantine en 1933 (1)


Le nouveau chef de patrouille est félicité par ses chefs à Constantine en 1933(2)

        Effectifs 1933 :
30 scouts en activité.
20 scouts honoraires éloignés de la Troupe par leurs études, leur service militaire ou leur carrière.

        Camps :
La Troupe a accompli plus de 12 camps dont 3 en France, 1 au Jamboree d'Angleterre.

        Réalisations :
En Octobre 1930 organisation de la 1ère Meute de Louveteaux par Mme Ganty née Simon.
Lancement de " la Route " en cours en 1933.

Galerie des portraits :


L'Abbé Curmi


" LION " 1933 A.S.M. Orsini


L'Abbé Rigal


A.S.M. Lecordier


A.S.M. P. Grima



L'A.S.M. Emmanuel Grima mérite une mention spéciale.
Il est le fondateur du bulletin officiel du scoutisme catholique du district de Constantine : " Le Scout Cirtéen ".
Il est devenu prêtre et s'est toujours occupé de la jeunesse dans cette ville où il fonda l'association des " Aiglons et Alouettes "
Après l'indépendance, il continua son activité en France où il créa la revue " Ensemble ", bulletin de liaison des rapatriés du Constantinois. Il était connu comme " l'Abbé Grima ".


Laperrine dans la neige 1932

Camp de Pâques 1933 à Philippeville

               Faut-il croire à un hasard mais le seul camp auquel j'ai participé avec la 1ère Constantine à Noël 1959 avait aussi eu lieu à Philippeville. Il faut dire que cette ville en bord de mer a toujours été la station balnéaire des Constantinois.
               D'après le récit qui en est fait, ce camp semblait rassembler aussi les Bônois et les Philippevillois autour d'un feu de camp auquel participèrent aussi les Éclaireurs de la 1ère Skikda ( Eclaireurs de France, laïcs ?) qui avaient bien voulu répondre à l'invitation. Il y avait en tout 80 garçons animés du même idéal.
               Dans la nuit, des coups de feu retentirent, non ce n'étaient pas encore les " événements " mais un jeu dont le thème était le suivant :
               Une patrouille partie en mission dans la nuit, avait été attaquée. Il y avait plusieurs blessés, il fallait les rechercher et leur prodiguer les premiers soins. Il s'agit donc d'un exercice destiné à mettre en pratique les techniques de premiers soins et d'évacuation des blessés.
               A travers les broussailles épineuses, les scouts avancent en file indienne derrière leur chef " Lion ", lançant des appels au sifflet dans la nuit pour se signaler aux éventuelles " victimes ".
               Voilà cependant que leurs pieds heurtent un corps humain étendu. Rien de grave, le " blessé " s'était endormi. Les scouts édifièrent un poste de secours rudimentaire avec leurs doubles toits et les " victimes " y furent délicatement transportées.
               L'exercice prenant fin, ils rentrèrent se coucher.
               Voilà les jeux auxquels se livraient les scouts, secourir et sauver son prochain. Ils se préparaient sans le savoir à intervenir dans des catastrophes naturelles telles que le tremblement de terre d'Orléansville en 1954.

               Dans la vie du camp, le lever avait généralement lieu à 6 heures du matin aux coup de sifflet du Chef. Tout le monde accourait en tenue légère pour une demie heure de gymnastique suivie de la toilette (bain de mer, douche hypothétique ou lavage sommaire avec l'eau de baquets en toile).
               La messe était dite matin et soir pour demander à Dieu de leur accorder la grâce de se conduire en vrais scouts catholiques.
               La deuxième obligation du scout est le salut aux couleurs rappelant, si besoin était, le service de la Patrie.
               A 8 heures petit déjeuner copieux et consistant mais comme toute la cuisine scoute pas toujours réussi…
               9 heures, inspection des tentes.
               10 à 11 heures, préparation du repas de midi, épluchage des légumes etc…



Intendant 1932


cuistot

               13 à 14 heures, repos et sieste obligatoires, correspondance, révisions des techniques scoutes et autres.
               Après la sieste et jusqu'à 16 heures, pratique scoute :


Signalisation

Orientation

La hutte de Marsouin en 1932

Franchissement d'obstacles
Par l'ingéniosité et l'habileté manuelle le scout se doit de faire face à tous les obstacles et à trouver le ou les moyens pour les franchir avec les moyens simples dont il dispose : vêtements, cordages, branches, etc...


Construction d'un pont en 1933

Secourisme

               Le secourisme faisait aussi partie de la formation du scout, ainsi que la natation, le bricolage, les nœuds, la connaissance de la nature, la cuisine, la couture et autres techniques qui permettent de mieux s'en sortir dans la vie.
               D'ailleurs on pouvait acquérir un " manuel du scout " qui reprenait tous les éléments en détail (exemple faire du feu avec ou sans allumettes). De 16 à 18 heures, c'était le sport qui occupait nos garçons.
               A 18 heures, la troupe ramenait les couleurs.
               A 19 heures 30 chant et musique. Harmonica et guitare en étaient les instruments de prédilection, parfois un accordéon venait en plus accompagner les chants profanes (avec parfois un dérapage bien sympathique vers quelques couplets paillards) et (restons sérieux) religieux.
               Lorsque la nuit commençait à jeter ses voiles sombres sur la nature on se consacrait à la prière du soir dans un grand recueillement.
               Les scouts allaient se coucher vers 21 heures et les Chefs tenaient alors conseil en récapitulant les faits de la journée ; sorte d'examen de conscience où après le mot du Scoutmestre on élaborait le programme du lendemain.
               Tout était alors calme quand " chacails " et chien kabyles n'avaient pas la fantaisie de venir rôder … " en musique " autour des guitounes du camp.


Mon passage à la 1ère Constantine : Octobre 1959-Juin 1961 (ou 62)

               Je voulais depuis longtemps entrer dans les scouts, les admirant dans leurs tenues, certains le poignard au côté, lorsqu'ils partaient en sortie ou défilaient dans les rues de Constantine. A l'instar de nombreux gamins de 10/12 ans, rêvant d'aventures, d'imprévu et de courses dans les bois comme les trappeurs du Canada, je voulais être aussi débrouillard qu'eux, savoir répondre aux attentes de l'humanité etc ... Lors de mon dernier voyage en Métropole pendant l'été 1959, j'avais d'ailleurs acheté un poignard pas trop grand pour ne pas effrayer la famille et passer les contrôles à l'entrée de l'Algérie car on racontait qu'en raison des troubles ils saisissaient les couteaux dont la lame dépassait les 7 cm. Je me rappelle l'avoir payé 7 nouveaux francs chez un armurier de Dijon et au retour j'étais anxieux mais tout s'est bien passé. J'avais mon poignard, c'était un premier pas vers le " destin de coureur des bois ".
               Au retour je harcelai la famille pour m'inscrire aux scouts car ils temporisaient toujours comme pour le vélo que je devais avoir au passage en 6ème et que j'ai finalement eu à Noël de 5ème non sans peine.


Devant la gare de Constantine en 1955 (fourni par Jean Domenech de Celles)

               Finalement l'accord vint et l'on me proposa les " Eclaireurs de France " laïcs mais je voulais les " Scouts de France " catholiques car je voulais être dans l'Eglise pour me trouver parmi les miens. Les Juifs aux " Eclaireurs Israélites de France ", les Musulmans aux " Scouts Musulmans Algériens ", les Protestants aux " Éclaireurs Unionistes de France " et moi aux " Scouts de France ", je trouvais cela naturel bien que n'étant ni particulièrement mystique, ni pratiquant et plutôt pas très bien vu des aumôniers par mon caractère pitre, quelque peu individualiste et indiscipliné.
               Bref, j'ai été intégré dans la patrouille des " Loups " avec Bernard Nobili et Jean-Paul Spina. Notre cri lancé par le Chef de Pat' était: " Loups sans…. " auquel on répondait tous en chœur : " peur ". J'étais tout à fait satisfait car le loup est un animal que j'ai toujours eu en affection. Je ne sais pourquoi mais je préférais ce Totem à ceux des autre patrouilles, les " Lions " dirigés par Jean-François Schmitt avec comme cri : " Lion plus….fort " et les " Léopards " dirigés par je ne sais plus qui (peut-être un lecteur le rappellera-t-il…) avec " Léopard d'un seul…. bond).
               Il me semble que nos couleurs étaient le rouge et le noir avec un fanion portant une tête de loup en silhouette noire sur fond rouge et bordé de noir.

               A cette époque, c'était déjà le commencement de la fin des Scouts de France à Constantine et je n'ai connu qu'une activité en déliquescence progressive pour arriver à la diaspora de 1962.
               En effet, très vite ce fut problématique car il était apparemment très difficile de trouver un Chef de Troupe, nous en eûmes plusieurs successifs et occasionnels ; je me rappelle un séminariste faisant son service militaire et un sergent-chef des parachutistes.
               Je connus cependant de grands moments avec la Troupe, nous nous réunissions les Jeudis après -midi au local qui était maintenant à Bellevue derrière l'église Saint-Joseph sous le terrain du Bellevue Sportif Constantinois qui appartenait aussi à la paroisse et sur lequel nous jouions et nous entraînions assez souvent.


En rouge le terrain et le local des Scouts de la 1ère Constantine.
En kaki le terrain du Bellevue Sportif Constantinois.

               Le Dimanche nous faisions fréquemment des sorties et de plus en G.M.C. camion militaire grâce au père de deux de nos compagnons dont j'ai appris récemment qu'il était un ancien chef scout. Donc je comprends maintenant pourquoi il nous aidait autant, nous procurant des transports, nous logeant à proximité des camps et postes militaires, nous permettant ainsi de sortir dans la campagne malgré les menaces de la rébellion. Enfants, nous ne nous en soucions pas et vivions à peu près normalement.
               Quand je pense que nos anciens d'avant 1939 avaient leur charrette qu'ils tiraient et poussaient eux-mêmes pour transporter tous leur équipement alors que nous étions transportés en camion sauf lorsque nous allions au monument aux morts, à la " rivère des chiens ", au polygone ou autre endroit aux abords immédiats de la ville. Au djebel Ouahch, je n'y suis jamais allé mais nous avons fait des sorties à Oued Hammimine (un peu plus loin que le grand terrain où se retrouvaient les familles, il y avait une ou deux maisons en ruines, c'est là que nous allions), à Oued Athmenia, encore plus loin, je me rappelle qu'il y avait de la neige et que nous " traquions " ou plutôt suivions un peu les traces de hardes de sangliers sans trop nous éloigner en raison des évènements mais nous étions aux abords d'une ferme où séjournait un détachement du Bataillon de Corée.


Toilette au camp de Noël 1959 à Philippeville

               Nous sommes également allés le long d'un oued sur la route de Philippeville où j'appris que les lauriers roses étaient toxiques et qu'il ne fallait pas manquer de bien se laver les mains après les avoir touchés.

               Il y eu aussi le camp de Noël 1959 à Philippeville où nous campions dans ce que nous appelions " le camp Bigeard " à Jeanne d'Arc juste en face de la piscine. Nous y avons passé quelques jours merveilleux à courir la campagne environnante jusqu'au Saf Saf que nous avons traversé à pieds emplissant d'eau nos godillots (en général des rangers de l'armée).
               Nous avons fait un " raid ", sorte de jeu de piste scout à thème, et nous devions cuire des poulets à la broche sur des feux de fortune, à la va vite ce qui fait que nous les mangeâmes à moitié crus, les pommes de terre " à la cendre " qui devaient les accompagner étaient, quant à elles, pratiquement brûlées car nous avions tout fait cuire à la flamme, n'ayant pas le temps d'attendre que les cendres se forment ce qui nous aurait mis hors des limites horaires imparties par le " raid ".


Les chefs de patrouille font le point au cours du raid

               A la fin nous sommes allés faire la vaisselle sur la plage et nous nous sommes trempé les jambes dans l'eau de mer après la vase du Saf Saf.


En blanc, l'itinéraire approximatif du " raid "

               Je me souviens que nous apportions un grand soin à décorer et à entretenir nos " coins de patrouille " dans le local : les Loups étaient à l'entrée, à gauche de l'escalier, les Léopards au milieu et les Lions au fond avec un tapis représentant un lion au mur. Mon ancien second de patrouille, Jean-Paul Spina, qui était en quelque sorte le " reporter " de la troupe, a une collection de clichés très évocateurs de notre local et de la vie de la troupe.

               Pendant l'hiver 1961, nous avions organisé un après-midi récréatif pour les enfants de l'orphelinat des Sœurs situé dans la rue Pinget. Nous avions joué une petite pièce burlesque et les pensionnaires avaient bien ri nous récompensant de nos efforts.


Derrière : ? , J.F.Schmitt, ? , B.Nobili, l'Aumônier
Debouts :J.B.Lemaire, S.DeDiesbach, P.Schmitt,A.Pisani
Accroupis : J.P.Spina, ? , ? , Astruc

LES AUTRES TROUPES DE LA RÉGION

1ère Philippeville Troupe Guy de Fontgalland

               La troupe est née le 26 Juin 1932 avec la patrouille des Hirondelles .
               Les premiers scouts ont fait leur promesse au presbytère en présence de M. le Curé, aumônier et du S.M.D. Pierre Grima.

               En Novembre 1932 ils annoncent le recrutement de 4 novices et la venue d'Ours Rampant du Mans élève à l'école d'Agriculture.
               Le 13 Novembre commença un cours de topographie dispensé par l'Adjudant-chef Benavente. Il aura lieu chaque Dimanche après la messe.


Le Chanoine Devors, Aumônier

               En Décembre 1932, on annonce la création d'une 2ème patrouille, les Gazelles.
               En Janvier 1933, 3 promesses ont lieu, Roland Bianco, Gérard des Isles et Roger Granier et 2 chefs de patrouille sont investis, Paul Charlety aux Hirondelles et Pierre Brandi aux Gazelles.
               L'exécution des plus beaux chants du répertoire scout clôtura la cérémonie.
               Roland Bianco et Albert Lobiando gagnent le concours du feu en l'allumant avec une seule allumette.
               Tous se préparent à l'examen de 2ème classe. Les 2 Chefs de Patrouille et les 2 Seconds de Patrouille en priorité


Philippevillois 1933

               Le 8 Mars 1933 le C.P. des Gazelles fera une causerie sur le scoutisme au groupe de la Jeunesse Catholique.
               Le 11 Mars les 4 candidats à la 2ème classe se rendirent à Constantine, en tenue, pour passer leur examen. Ils furent hébergés dans des familles de scouts et rentrèrent avec leurs badges.
               En Mars 1934, deux scouts Djidjelliens dont la famille réside maintenant à Philippeville, les frères Camilléri sont accueillis à la Troupe.
               La troupe attend impatiemment un local plus vaste, gracieusement mis à disposition par leur Aumônier.


Orientation à la 1ère Philippeville en 1932

Bône


l'Abbé Jayot, Aumônier

               Dans son numéro 35 d'Octobre 1932, le " Scout Cirtéen " déplore les difficultés du scoutisme catholique et souhaite son plein développement dans la cité Augustiniène.
               Dans le numéro suivant, il annonce que la " Croix rouge française " fait appel aux scouts des différentes troupes les invitant à assister nombreux et assidus aux cours de secourisme de 1ère et 2ème année.
               Le 11 Novembre 1932, les Scouts ont porté au monument aux morts, un magnifique motifs floréal, la Croix de Jérusalem offert comme tous les ans par M. Mikaleff.

               En Janvier 1933, nous apprenons que les Scouts ont un nouveau local et qu'ils font un concours de peinture sous la houlette du Chef Chantereau, Chef de secteur.

               Nous apprenons à cette occasion qu'il y avait deux troupes à Bône et que c'est la patrouille de " Coqs " du Chef Donato qui a remporté le concours.

               On nous apprend également que Guelma cherche un chef de troupe.

               En Juin 1933, le bulletin raconte " le Festival du secteur de Bône " qui s'est déroulé dans l'élégante salle des fêtes du Palais Consulaire de Beauséjour le samedi 7 et le Dimanche 8 Mai.
               Cet événement nous permet de faire connaissance avec quelques uns de nos frères bônois : Paul MIFSUD, Florian GUASTI, les Chefs de Patrouille Antonin DONATO qui sera nommé " Chevalier de France "le jour de la fête de Jeanne d'Arc et Antoine BITTON .
               M. le Docteur Petrolacci, Maire de Bône présidait les séances. On notait également la présence de M. Galetti Commandant du port et de M. Debar Commissaire de Police, père de l'un des scouts.

               Au début de 1934, les Bônois préparent les concours intertroupes de matelotage et de signalisation fixé au dernier Dimanche de Février.
               Le Chef de secteur M. Chantereau et l'instructeur le Lieutenant Genty préparent le programme de l'année.
               La 1ère Bône a fait un camp à Randon pour Noël. Les patrouilles se nomment : " Hirondelles ", " Flamants ", " Lions " et " Loups ".
               Le Dimanche 21 Janvier, TERRIER de la patrouille des " Lions ", prononcera sa Promesse au Clair de Lune et en présence de Monseigneur Thiénard , événement exceptionnel à double titre.
               Le S.M. PATTI entraîne les scouts pour le concours de morse qui aura lieu le 4 mars 1934.
               Entre temps les scouts avaient participé à la réception des sinsitrés des inondations à l'école de la rue Thiers.
               La 2ème Bône, Troupe Saint Augustin, fait une sortie à l'Oued Forcha. Les " Aigles " remportent les concours de matelotage, morse et piste, les " Coqs " celui de lutte au foulard.
               Le 28 Janvier, les " Chamois " remportent le concours d'inspection du matériel.

               Ces informations sont anciennes certes mais elles ont pour but de réveiller les souvenirs des SCOUTS des dernières générations AFRICAINES qui sont invités à enrichir la mémoire collective de leurs expériences.

Bougie


Le chef Trio de la 1ère Bougie.
Il sera ensuite à Alger.

               D'après les informations communiquées dans " le scout cirtéen " d'Octobre 1932, le petit port de Bougie en Kabylie avait vu naître une troupe " la 1ère Bougie " composée de deux patrouilles " les Chiens " et " les Lynx ".
               Durant l'été elle a effectué son camp à Aïn Zebda et voici un extrait de la description lyrique qui est donnée de la petite station :
               «««
               Le voyage s'effectue dans une gaieté débordante, gaieté qui se poursuivra pendant tout le camp.
               " Tazmalt ", crie un employé de chemin de fer. A cette gare les scouts descendent. Là ils retrouvent leur cher Aumônier, parti quelques heures en avance. Un camion les attend, il doit les mener sur les lieux choisis. Les scouts chargent le camion et font une entrée triomphale dans le petit village de Tazmalt. Les gens nous regardent effarés. Nous mangeons et nous partons en camion pour franchir les 32 km qui nous restent à faire…
               Il fait chaud …mais les scouts chantent…Nous voilà à Aïn Zebda.
               C'est une petite station estivale où les Européens sutout de Tazmalt et de ses environs viennent estiver. Elle est située à 1345m d'altitude, dans un joli site où continuellement souffle une bonne brise. Sa population s'élève à une quinzaine de familles. Une source limpide et glacée alimente cette station en eau potable. Un bois de chênes l'entoure de toutes parts. C'est dans une partie de ce bois, un peu au dessus et à l'écart des habitations, où les scouts pourront s'en donner à cœur joie, que nous décidons de nous fixer pour un mois.
               «««
               Cet article a été écrit par l'A.C.T. Flamant (ce peut être son nom ou son " Totem ").

               C'est pendant ce camp que le scout Pierre Baroni fit sa promesse le dimanche 7 Août 1932.
               Le 26 Novembre ce fut au tour de Banco Giro de faire la sienne et au scout Ammirati de faire celle de Chef de Patrouille.


A.S.M. VanLoo de Bougie

               Le premier dimanche du mois de Mars, le louveteau Buades Jean monta à la troupe en sautant, selon le rite prescrit, la frêle corde séparant le louvetisme de formation du scoutisme plus actif. Il fit sa promesse le même jour avec les scouts Pappalardo Gaétan et Bauco Louis.

Djidjelli


Les Louveteaux de Djidjelli en 1933

               La 1ère Djidjelli se composait de trois patrouilles, " les Bisons ", " les Gazelles " et " les Cygnes " dont un des Chefs de Patrouille était Georges Righi.


Le Chef RIGHI de la 1ère Djidjelli

               Nous avons peu de rensignements si ce ne sont les noms de quelques scouts : Recco, Blanc, Branchu, Bloch, Moulin, Pérès.

               Cependant quelques photos compensent :


Corvée de bois à Djidjelli 1932


Gonthier Aumônier Djidjelli 1932

               Et alors, et Ouala chers anciens d'Algérie, si vous avez été scouts là-bas entre 1954 et 1962 où à d'autres époques contemporaines (mais pas après 1962 sous la bannière des fell), veuillez vous faire connaître, si vous le souhaitez bien entendu, pour faire avancer notre recherche sur le scoutisme en Afrique du nord FRANÇAISE, fidèle à l'héritage de Sir Baden Powel et assurant la liberté de penser sans chercher à embrigader dans des idéologies contestables.

               Nous espérons que cette petite étude vous aura intéressé, nous vous saluons en vous disant à bientôt dans les colonnes de " La Seybouse ".

Jean-Bernard Lemaire
Le 2 Novembre 2004