Moi ac Marcel on s'a vu à la
"FAMILLE HERNANDEZ"
AUGU et MOI

Envoyé par André Gabard
Si que tu cherches les fôtes d'hortografle ou de saint axe comme tu me cherches les poux dans la tête, rien que t'y arrêtes tout de suite pasque yana pas.

On s' a vu quà Bône la saison du Thiâtre elle s'a recommencé. J'ai cherché Marcel à le voir pour qui se prend à les tiquets pour "La Famille Hernandez". (Il faut vous dire que Titine elle a ses grandes entrées au thiâtre pourquoi elle fait le minage et les toiles d'araignées s'il y en a).

Bref, jeudi soir, on se retrouive au grand complet sur le trettoir en attendant l'heure d'la riprisentation. Y avait moi, avec mon ami Marcel, qui me dit :

Pour vinir oir à ce madone de pièce, j'ai perdu la journée qu'elle me monte au moins à cinq mille francs !

Oh, va de là, que j'lui riponds. Jamais ton pauvre père i t'a vu gagner un sou, et toi mainant ac tes vers tu vas tirer cinq mille francs que même pas si toute la ville de Bône elle pêche tu t'les fais !

Horosement le monde il a commencé à rentrer, aussinon on s'aurait attrapés bien bien.

J'ai pas terminé de vous dire qu'y avait encore Salvo et sa femme qu'elle se donne des allures de Marilyne Monroe, Zézé qu'il est célibataire endurci, et Rosette et son mari qui s'étaient disputés (pourquoi elle se l'était tiré dehors la maison alors qu'il voulait finir de lire la "Dépêche de Constantine" où il y a le roman de Luc Bradefer ac son spoutnik à contre-temps).

Ma je continue. On se grimpe à l'escalier du hall et on s'installe en devant la loge que c'est le mari de Rosette qui la paye pouirquoi il a touché le rappel d'la Marine.

Je me suis trop zétendu, je passe donc à la pièce de la "Famille Hernadez" sans plus attendre.

Vous connaissez tous Alger, ac la rue d'Isly, le Monoprix, et le quartier Bab-el-Oued. Oilà, c'est pas difficile.

Et ben, c'est à Bab-el-Oued qu'elle se déroule l'action, i dit le mode d'emploi.

Le fond, c'est une peinture des mœurs de Bab-el-Oued (c'est pourquoi j'ai vu un écriteau près des lavabos qui zont été remis à neuf : "Attention à la peinture". Comme toujours, y soignent la publicité).

La forme, elle est très savoureuse (ça, c'est un monsieur dans la loge à côté qui s'la dit à sa fumelle).

L'intrigue, on s'la risume en quatre mots : les voisins y sont tous pareils, ma un y veut jeter le bromedge à l'autre. Quelqu'un y s'achète à la glacière d'occasion pour faire parler le monde, ma personne il est dupe, comme on dit dans le monde bien.

Une elle se croit que c'est arrivé parce que l'instituteur qu'il est de France i s'la amenée au bal. Quand elle ritrouve à son jules à la fin, elle est bien contente, lui aussi, et l'instituteur encore plusse.

Quand le rideau y tombe, le public y se casse le ventre, et Salvo ac Zézé i nous font perdre la fugure dans les escaliers pourquoi i zont le fou-rire et y rigolent comme des femmes.

Comme on oit, la soirée elles s'est bien passée, à part Rosette qu'elle avait récolté une cocarde d'la Prévention Routière à la camionette qu'elle s'avait mal garée pourquoi elle avait voulu conduire ce soir-là.