CIMETIERE DE VILLAGE

Gaëtan DALAUT


Il est triste et poignant d’entrer en visiteur
Au cimetière, ici, d’un tout petit village,
Trop de vieilles tombes sont sans le nom ni l’âge
Effacés par le temps, éternel destructeur.

Parfois, visible encore, un chiffre évocateur
Rappelle les premiers, Colons pleins de courage,
Venus dans ce pays poursuivant un mirage
Rejoindre ceux frappés d'un édit proscripteur.

Ils vinrent de France, d’Italie ou d’Alsace
Sans grand argent en bourse et peu dans leur besace.
A la peine, ils sont morts, l’Oubli compatissant

Berce dans la terre qu’ils trouvèrent en friche
Ces humbles disparus qui la rendirent riche
Au prix de leur sueur et souvent de leur sang.