Bône, le 24 novembre 1859                             LA SEYBOUSE

16ème Année    N° 743                                    JOURNAL DE BÔNE

 

 

COURRIER

 

FRANCE.Le prince de Carignan a refusé la régence de l'Italie centrale. Un congrès se réunit à Paris. Voila les deux faits importants consignés dans les feuilles que nous apporte l'Oasis. Ce ne sont pas encore les solutions de la question italienne, mais ce sont des voies qui y conduisent.

Le Constitutionnel du 17 publie, sous la signature de M. Boniface, le secrétaire de la rédaction, une note où il dit que la France, fidèle au principe de sa politique, a engagé le cabinet de Tu­rin a repousser l'expédient de la régence déléguée à M. Buoncompagni, par la raison qu'il préjugerait la question et empiéterait sur la com­pétence du congrès.

Il faut voir dans ce nouveau conseil, ajoute le Constitutionnel, un témoignage de la sollicitude de l'empereur pour la cause italienne, triomphante sur le champ de bataille, mais ne relevant plus aujourd'hui que de l'arbitrage de l'Europe.

On écrit de Marseille que M. de Lesseps s'est embarqué le 12 novembre pour Constantinople. Nous trouvons dans les journaux de cette ville que des instructions du gouvernement français sont arrivées, le 27 octobre, à Alexandrie, pour empêcher tout acte contraire aux droits de la compagnie du canal de Suez. Les mêmes feuilles ajoutent que les travaux continuent.

 

ITALIE.Turin , 17 novembre. ‑ On assure que le général Garibaldi cesse ses fonctions mili­taires et se retire dans l'île de Sardaigne.

Le départ de M. Buoncompagni est ajourné.

 

ANGLETERRE. ‑ Londres, 16. ‑ Une ordonnance royale vient de prescrire l'abolition des punitions corporelles dans l'armée avec certaines restrictions.

Londres, 17. ‑ Le Morning‑advertiser dit que l'invitation formelle adressée à l'Angleterre de se joindre au congrès est arrivée à Londres, et que la question a été discutée lundi en conseil des ministres.

L'acceptation de cette invitation a dû arriver mardi à Paris.

Le Morning‑Post, dans sa troisième édition, publie une dépêche de Paris annonçant que Garibaldi a donné sa démission comme général de l'armée de l'Italie centrale; le roi Victor-Emmanuel a accepté et a nommé Garibaldi lieutenant­ général de l'armée piémontaise.

Pour extrait : DAGAND.

 

 

Ben-Afsoun , 13 novembre.

(Suite)

Nous nous sommes demandé souvent avec crainte, presque avec scrupule, pourquoi nous ne pouvons partager, en cette grave matière de la souveraineté matérielle du Saint-Siège, l'avis de gens fort religieux d'ailleurs; pourquoi nous repoussons, nous, comme dangereux le lien qu'ils croient nécessaire entre le symbole et le pouvoir temporel.

Quelle proportion peut-il y avoir entre l’administration d'un territoire quelconque, fût-ce l'exarchat ou la ville sibylline, et la catholicité, c'est-à-dire l'universalité d'un dogme pour qui la création entière n'est qu'une bulle de savon prête à se dissoudre au sein de l'éternité?

Dieu fait de la lumière entre les hommes, il faut le reconnaître, des partages fort inégaux ; il met dans la tête des uns des chandeliers à sept branches et à d'autres il prête seulement une faible veilleuse. Mais, pour le cœur de bonne foi, cette veilleuse si vacillante qu'elle soit, suffit à reconnaître les points essentiels de la vérité.

Celui qui écrit ces lignes était jeune encore – il avait vingt-cinq ans à peine ‑ quand, fatigué de négations, de moqueries et d'inanités, il se prit à méditer le problème des problèmes : l'existence de Dieu, sa parole révélée, son Christ rédempteur ; il approcha sa veilleuse de ces grandes questions et reconnut qu'aucun système n'expliquait mieux que le christianisme les difficultés de notre nature ; il s'y attacha corps et âme et ne s'en est jamais retiré depuis.

Parmi les croyances de l'église il en en est c'est vrai ‑ que son sens intime ne goûte pas naturellement ; mais il les croit de même, parce qu'il ne peut pas les détacher de l'ensemble; que le concert harmonieux de la foi ne lui paraît pas admettre de dissonances; et que les doutes que laisse subsister le dogme chrétien ne sont rien comparés à la somme des solutions qu'il donne des mystères de la vie.

Des hommes fort intelligents cependant, mais qui vraisemblablement ont sucé le lait du dernier siècle, le voyant aller à la messe, ont dit : ‑ « Voyez cet hypocrite ; il est sans doute affilié à quelque confrérie qui le fera un jour quelque chose. » ‑ Quoi ? ‑ Marguillier ? ‑ Grand merci.

Dans les difficultés et les traverses de la vie, un homme de cœur ne doit compter que sur Dieu et sur soi ; sur soi, pour ce qui dépend du travail ; sur Dieu, pour l'action circonstancielle qu'on appelle poétiquement la fortune et couramment le hasard.

Cette confession faite, on se sent plus à l'aise pour envisager cette autre face de la question catholique : le pouvoir temporel.

Notre opinion sur ce sujet délicat se résume en deux mots : il n'y a pas de lien nécessaire entre une fonction politique et un symbole religieux.

Si un empirique proclamait : « Je professe une doctrine qui explique tous les arcanes de l'entité; cette doctrine est aussi morale que profonde; mais pour convaincre les hommes elle a besoin d'avoir un château et des écuries, »  on lui rirait au nez. – Est-ce qu'il n'y a pas un peu de cela dans l'histoire du pouvoir temporel ?

Nous venons de prononcer le mot d'histoire ; remontons le cours du christianisme.

Est-ce que le Sauveur avait une cour, lui qui ne savait où reposer sa tète, et qui n'a dominé la terre que du haut d'un gibet ?

Est-ce que les apôtres ont rivé des royautés humaines?

Avant le VIIIème siècle, la position des évêques de Rome, dans le duché de Rome, était celle des évêques ; ils avaient une grande autorité spirituelle et une, grande influence ; mais ils ne la devaient qu'au respect inspiré par leurs vertus et par le souvenir du fondateur de leur siège.

C'est en 755 qu'on constate pour la première fois une possession avenant aux papes à titre souverain. C'est alors que la Romagne, le duché d'Urbin et la Marche d'Ancône furent remis à Etienne Il par Pépin le bref, après la défaite des Lombards, exactement comme la Lombardie est aujourd'hui remise au Piémont par Napoléon III. Seulement Zacharie et Etienne avaient acheté cette donation, l'un, en sanctionnant l'usurpation de Pépin sur le dernier des Mérovingiens, l'autre, en sacrant de ses mains l'usurpateur ; Pépin fit roi le prêtre qui l'avait aidé à tonsurer son roi. Toutefois il ne céda pas ses conquêtes à ce seul prix : il fallut que le pape conférât à lui et aux siens le titre de patrice romain. Nouvelle usurpation ! puisque par là l'un dépouillait l’empereur de Byzance de ses droits héréditaires sur l'empire d'Occident, et que l'autre lui ôtait l'exarchat. Voilà comment Etienne II devint souverain temporel.

Il n'y a rien là, ce nous semble, qui doive imprimer à ce droit de propriété un cachet d'inviolabilité.

Mais, nous disent les champions du pouvoir temporel, ces biens sont un fidéicommis sacré que le pape a reçu de ses devanciers, et il est obligé en conscience de le transmettre intègre à ses successeurs.

D'abord sacré, on ne voit pas trop pourquoi. Le caractère du possesseur ne passe pas à ses biens. Le pape, comme chef de la chrétienté, est certainement sacré; mais ses immeubles ne le sont pas, non plus que ses meubles et ses vêtements.

Il n'est pas plus vrai de dire qu'il y ait cas de conscience pour le saint-père à garantir ses domaines d'invasion ou de révolte.

En tant que souverain temporel, il possède, comme tous les autres, en vertu d'un droit et d'une force; si la force lui manque, adieu le droit; mais sa conscience n'y saurait être engagée. Car Dieu n'oblige notre conscience à rien qui soit au dessus de nos forces. ‑ Le pape sait cela mieux que nous. ‑ Et si l'armée pontificale, impuissante à lutter contre une troupe étrangère ou une sédition, laissait entamer l'état romain , le pape n'en saurait répondre ; une défaite n'est pas un péché, et personne n'imputerait à crime à Sa Sainteté d'avoir perdu quelques lieues de terrain.

Passons à un autre ordre d'idées. ‑ La foi est-elle intéressée à l'indépendance matérielle du pape? autrement dire : le pouvoir temporel est-il en relation nécessaire avec l'autorité du dogme?

A la première question, il suffit d'opposer les commencements de l'Eglise. Les apôtres ne possédaient rien et ils ont envahi le monde. Pendant cinq siècles le manteau pontifical ne fut teint que du sang des martyrs; et cependant c'était le temps où les Cyrille, les Jérôme, les Augustin, les Ambroise, les Athanase, les Grégoire les Basyle, les Chrysostome, les Hilaire soumettaient humblement leur doctrine à l'évêque de Rome ; c'était le moment où les conciles reconnaissaient et professaient sa suprématie légitime, non comme du plus puissant, mais comme le successeur de saint Pierre à qui les clefs ont été remises. C'était le temps aussi où le saint évêque de Milan, en butte à la haine de l'impératrice Justine et défendu par son seul caractère, interdisait courageusement l'entrée de sa métropole à Théodose, à cause du massacre de Thessalonique

D'où procède encore, aujourd'hui l’indépendance du Saint-Siège ? Est-ce de la force de ses armes ? ‑ La France on l'Autriche en auraient bientôt raison. ‑ Non, si l’on respecte le sceptre dans la main du pontife, c'est qu'on ne veut pas contrister un vieillard qui, par une filiation divine, remonte au Christ ; c'est qu'on ne veut pas faire violence à cette main qui bénit le monde.

S'il était vrai qu'il y eût une relation nécessaire entre le dogme et le domaine, est-ce qu'il ne serait pas illogique que le royaume du pape fût si mesquin ? ‑ Ce ne serait pas assez de tous les pays catholiques, de la France, de l'Autriche, de l'Espagne; que dis-je ? ce ne serait pas assez du monde entier pour former un empire à celui qui représenté l'infini ; S'il faut réellement une couronne à ce front vénérable à qui la mitre suffirait, selon nous, il est indécent qu'elle soit si pauvre; et le pape ne doit pas régner à la manière d'un Kniphausen on d'un Monaco.

Poussons ce raisonnement plus avant dans ses conséquences. Vous voulez que le maintien de l'autorité religieuse corresponde au maintien de l'autorité temporelle ; alors, et par analogie, l'extension de l'une sera corrélative à l’extension de l'autre. Il ne suffit donc plus d'envoyer des François Xavier et d'autres humbles missionnaires travailler à la conversion des Gentils, il faut marcher résolument à la conquête du monde, le glaive en main, comme Mahomet et ses califes.

Vous exagérez, nous répondra-t-on, il n'y a pas de proportion nécessaire entre les deux pouvoirs, mais si le saint-père devient un simple évêque, l'Eglise n'a plus de centre et son chef plus de rang ni d'influence parmi les princes de la terre.

Nous croyons précisément le contraire ; nous croyons que le pape trouverait les fidèles d'autant plus soumis à ses conseils et à ses mandements qu'ils s'y soumettraient plus librement. Nous croyons que les monarques chrétiens honoreraient d'autant plus le serviteur des serviteurs de Dieu, qu'ils verraient moins en lui un embarras pour leur politique, une entrave à leur diplomatie.

On a souvent et amèrement reproché au fondateur de la dynastie régnante d'avoir forcé le saint-père à le suivre du Vatican à Fontainebleau. ‑ Le signataire de cet article a eu, à Rome même, de longs et fréquents entretiens avec S. Em. le cardinal Fesch, touchant les sentiments intimes et religieux de Napoléon 1er. Il est demeuré convaincu que ce grand homme qui a relevé les autels et rétabli le culte en France, n'a violenté le chef de la catholicité que parce qu'il a trouvé sous la même pourpre un souverain hostile ; que parce qu'il voulait signaler au monde la nécessité de diviser les pouvoirs temporels et spirituel. Si le pape n'eût été que e premier des évêques, il n'eût rencontré que respect chez ce nouveau fils allié de l'Eglise. Certains chrétiens ne réfléchissent pas assez, selon nous, au danger qu'il y à d'attacher d'un lien si serré la souveraineté de Rome ou de l'exarchat avec le symbole catholique.

Il semblerait, à les entendre, que si le trône pontifical venait à crouler, il dût ensevelir le dogme sous ses débris. lis oublient donc cette grande promesse du Christ à son Eglise, mais à son Eglise spirituelle seulement, que les portes de I'enfer ne prévaudront pas contre elle. ‑ Le ciel et la terre. passeront, mais la parole de Dieu ne passera point ; seulement quand on la détourne et qu'on l’asservit aux passions humaines, on lui crée des ennemis, on abâtardit sa puissance.

L'histoire, encore à cet égard, devrait nous servir de leçon. ‑ Pendant plusieurs siècles, le Saint-Siège se laissa tellement absorber par les soins de son règne matériel que toute la dynamique sacerdotale passa au service de la royauté temporelle. Les moines s'organisèrent en une milice chargée du recrutement des soldats de Rome et de la levée de ses impôts. Le trésor s'étant épuisé, on fit un papier-monnaie qui circula sous le nom d'indulgences. Le saint ne fut plus ni dans la foi, ni dans les oeuvres, mais dans l'enrôlement.

Quel fut le réveil de ce détournement coupable des forces vives de l'Eglise ? L’apostasie d'une moitié de l'Europe. Tant que l'autorité de Rome avait été purement spirituelle, des hérésies avaient surgi, mais les conciles les avaient tôt on tard réprimées, parce qu'elles n'étaient que des écarts d'esprit ou de conscience. Quand Rome se fut  saisie d’un glaive séculier, l'hérésie devint une arme politique. Plusieurs sectaires dressèrent des résistances et fournirent des victimes ; mais ils succombèrent faute d'union, et il en fut ainsi jusqu'à ce que le Saint-Siège, ayant au moins en apparence matérialisé son règne, le protestantisme s'empara du spiritualisme comme d'une bannière abandonnée. Opposant l'unité du libre arbitre à l'unité de la soumission, la réforme extirpa radicalement toute formule possible d'hérésie en proclamant le droit pour chacun d'être hérétique selon son sens propre ; et les colporteurs d'indulgences vinrent se heurter contre trois hommes, on mieux trois personnifications, qui leur firent rebrousser chemin : Erasme, Luther, Rabelais. Erasme, c'est-à-dire le sage indulgent qui avertit et respecte, mais qui n'en éclaire pas moins les peuples ; Luther, l'athlète colère et brutal qui, pour arracher au pape son diplôme de souverain, déchira du même coup le symbole qu’on y avait cousu ; Rabelais, enfin, c’est-à-dire le fou plein de sens, qui déshabilla toute matière enfroquée ou mantelée pour en montrer la sale nudité ; mais qui, par cela même, en dégagea la spiritualité et entraîna les honnêtes gens à un sursum corda sincère ; Rabelais, c’est-à-dire l'esprit de Voltaire, plus la droiture et la raison que ce dernier n'a jamais eues.

C'est pour nous une conviction qu'aucune philosophie humaine ne se fût élevée à l’état d'Eglise, si l'Eglise ne se fût pas abaissée au niveau d'une administration humaine.

Nous croyons encore pour le présent et pour l'avenir que moins, le Saint-Siège se trouvera mêlé aux intérêts princiers, mieux il sera vu de tous les princes ; moins on confondra l'autel et la fabrique, plus le prêtre sera respecté ; moins le prêtre s’entremettra à la vie matérielle de chacun et plus sa voix sera puissante. Il faut que le Christ s'éloigne du monde et remonte à sa source pour que l'Esprit vienne éclairer le monde ; il faut que l'apôtre et le disciple suivent l'exemple du maître, et, comme l'ange de Dieu , effleurent la terre sans la toucher.

Voilà des opinions qui pourront bien nous faire recommander au prône, mais elles sont sin­cères et nous n'en sommes comptables qu'à Dieu.

OLIVIER.

 

 

ANALYSE

des conseils généraux algériens.

 

CONSEIL GÉNÉRAL D'ORAN.

Voici le résumé des vœux adoptés par ce con­seil depuis la séance du 12 octobre :

Exemption de service militaire pour les enfants des colons; le manque de bras en Algérie exige ce sacrifice. ‑ Abolition de la juridiction des conseils de guerre à l'égard des Européens en territoire militaire. ‑ Institution d'un inspecteur d’académie dans chaque province pour arriver à réglementer l'enseignement public et prive. - Institution dans chaque chef-lieu soit d'une chambre détachée de la cour, soit de toute autre juridiction, chargée de vider les appels qu'il est trop coûteux d'envoyer à Alger ‑ Liberté des transactions en territoire militaire. ‑ Abaissement des frais de perception alloués au trésor pour la rentrée des revenus provinciaux de 10% à 3% ‑ Extension du territoire civil. ‑ Remise aux communes des terrains destinés à des services communaux. ‑ Naturalisation des Israé­lites. ‑ Inamovibilité de la magistrature.

Quant au budget, celui des dépenses, d'après les divers votes partiels, doit être établi comme suit :

 

1ère Section. Arriéré.                                                              6955,41

II° Section. Dépenses ordinaires et obligatoires              1.305.475            97.998

III° Section. Dépenses extraordinaires et facultatives       673.956,59                   224.105

                      Totaux                                           1.086.397         322,103

Si la balance générale du budget de la province d'Oran mise en équilibre par le conseil général pour 1860 , s'établit ainsi qu'il suit :

Recettes                                                           2.308.500 fr.

Dépenses votées                                             2.308.500

Le conseil général fixe le budget de la pro­vince, en recettes et en dépenses, à la somme de 2.308.500 fr.

 

 

On lit dans l’indépendant de Constantine du 18 novembre :

 

« On connaît la décision par laquelle le ministère spécial a fixé, le 23 septembre dernier, à six      millions de kilogrammes (et non à 60 millions, comme l'avance le Moniteur de la Colonisation), le contingent des feuilles de tabac que l’Algérie est appelée à fournir aux manufactures impériales   sur la récolte de 1860. Les prix sont maintenus aux taux actuels, savoir : Tabacs marchands ( 1ère qualité), les 100 kilos., 130 fr. - (2ème qualité), 110 f,. ‑ (3ème qualité), 90 fr. ‑ tabacs non marchands, de 60 à 30 fr. les 100 kilos.

« On ne sait pas si le classement sera conforme à celui de cette année, qui a soulevé tant de plaintes, ou, chose plus difficile à admettre, si la régie rentrera dans le système de classement employé jusqu'en 1859. L’esprit de parcimonie qui naguère a si brusquement et si malheureusement inspiré l'administration ne va pas l'abandonner sans doute, et dans cette hypothèse, la produc­tion libre va chercher un écoulement à ses produits, soit qu'elle les trouve trop peu rémunérés par l'administration, soit que leur quantité dépasse le contingent fixé par M. le ministre. »

 

 

Chronique locale.

 

Par décision impériale du 30 octobre 1859, M. le général de division Desvaux, inspecteur de cavalerie, en ce moment en Algérie, est nommé au commandement de la division de Constantine, en remplacement de M. le général Gastu, décédé,

 

‑ Nous sommes prié d'annoncer que les dames de charité feront célébrer samedi prochain, 26 du courant, à onze heures et demie, une messe en l'honneur de sainte Elisabeth, leur patronne. Les personnes qui n'auraient pas reçu de lettres d'in­vitation sont priées d'y assister.

 

- Par décision en date du 22 octobre dernier, M. le ministre secrétaire d'état de l'Algérie et des colonies vient d'accorder une médaille d'honneur de 2ème classe, en argent, au sieur Valette, cavalier des douanes à Souk-Ahras, pour avoir sauvé, le 21 décembre 1858, une personne qui se noyait dans les eaux débordées de la Seybouse.

 

 

Extrait des minutes du greffe du tribunal de Bône (Algérie).

 

D'un jugement rendu le six octobre mil huit cent cinquante-neuf par le tribunal de première instance de Bône, jugeant en Matière correctionnelle, sur la poursuite du ministère public,

Contre Jean Camilleri, âgé de 31 ans, boulanger et épicier, né à Malte demeurant à Duzerville, non repris de justice,

À été extrait ce qui suit

Le tribunal

Déclare Jean Camilleri coupable, mais avec circonstances atténuantes, du délit de tromperie sur la quantité de la chose livrée,

Et, par application des art. 1er , 3 et 6 de la loi du 27 mars 1851, 423 et 463 du code pénal,

Le condamne à la peine de vingt-cinq francs d'amende et aux frais ;                       1

Ordonne que le présent jugement sera affiché au nombre de dix exemplaires, dont huit seront apposés à Bône et deux à Duzerville, et insère une fois, par extrait, dans le journal la Seybouse qui paraît à Bône ; le tout aux frais du condamné.

     Vu au parquet:                 Pour le greffer,

Le procureur impérial,                       E. BRISSET,

  A. LETOURNEUX.                  Commis ‑ greffier.

 

 

 

 

 

MUSIQUE du 58ème.

 

Programme des morceaux qui seront exécutés dimanche aux Allées, à quatre heures et demie du soir.

 

Signal d'orage, pas redoublé (Brunet).

Ouverture de Fra Diavolo (Auber).

Mosaïque sur la Norma (Bellini).

Perruque, Quadrille (Erntz).

Mosaïque sur Lucie de Lammermoor (Donizetti),

Palestro, galop (Gognelat).

 

 

 

ANNONCES

 

Avis administratifs.

TRÉSOR ET POSTES.

 

Transport des dépêches

ENTRE BÔNE ET GUELMA.

Le trésorier-payeur de la province a l'honneur d'informer les entrepreneurs que le 3 décembre prochain, à midi , il sera procédé, à l'hôtel du Trésor et des Postes, à Bône, à la mise en adjudication du service du transport des dépêches entre Bône et Guelma, pendant deux années, à partir du 1er  janvier 1860.

Les soumissionnaires pourront prendre connaissance du cahier des charges dans les bureaux du trésorier-payeur et dans ceux des payeurs de Bône et de Guelma.

Constantine, le 15 novembre 1859.

Le trésorier-payeur,

FARRENC.

 

 

Annonces-Légales

 

Etude de Me LIGNIIÈRES, défenseur à Bône.

De par l'empereur, la loi et justice,

VENTE

SUR SAISIE IMMOBILIÈRE

En un lot

DE DEUX IMMEUBLES RURAUX

Sis aux environs de Bône.

 

Adjudication le 7 décembre 1859.

 

On fait savoir à tous ceux qu'il appartiendra, qu'aux requête, poursuites et diligence de M. Joseph Schembri, cafetier, et de dame Jeanne Schillia, son épouse, de lui autorisée, demeurant ensemble à Bône, ayant pour défenseur constitué sur cette poursuite Me  A. Lignières, exerçant en cette qualité près le tribunal civil de Bône, y demeurant,

Il sera procède, le mercredi sept décembre mil huit cent cinquante-neuf, à l'audience des criées du tribunal civil de Bône, issue de l'audience commerciale qui s'ouvre à midi, à la vente aux enchères publiques des immeubles ci-après désignés.

Désignation.

1° Un tènement de forme irrégulière d'une superficie d'environ neuf hectares vingt-cinq ares, sis banlieue de Bône, au lieu des Caroubiers compris entre la route de Bône au Fort-Gênois, par la porte Casbah, et le rivage de la mer, à environ trois kilomètres de Bône.

L'accès de la propriété est sur la route même, par une grande grille en barreaux de fer à double ventail ; de chaque côté de cette grille existe un mur face, à l’est, au rivage de la mer, et en re­tour, à la propriété de Ben-Meddeh et à celle de M. Bensamoni, consul ; au nord, à la propriété Boroni, et des au­tres parts, à celle du sieur Mohammed ben-Meddeb.

Un tènement de terrain, sis près de Bône, au lieu dit Bou-Hamra, au dessus de la ligne du chemin de fer de la compagnie Talabot, mesurant environ dix hectares, en état d’inculture, sur lequel existe un bon nombre d'oliviers et de caroubiers et quelques plans de vignes. On y remarque deux car­rières dont l'ouverture est commencée, plus un four à chaux creusé et maçonné dans l'épaisseur d'une colline ; ce four à chaux est vaste et fort bien accommo­dé ; on peut y parvenir par un chemin creusé à cet effet pour l’accès des chariots.

Cette propriété joint du côté du nord et de l'est, la propriété de M. Murat ; des côtés du sud et de l'ouest, les propriétés saint-Léon et Gazan, ou leurs ayants-droit.

Lesdits immeubles, appartenant au sieur Mohamed-ben-Mustapha-ben-Kérim, propriétaire, demeurant à Bône, ont été saisis sur lui à la requête dudit sieur Joseph Schembri et de ladite dame Schillia, son épouse, susnommés, suivant procès-verbal de l'huissier Mathieu, de Bône, en date du vingt-un et du vingt-deux juin mil huit cent cinquante neuf, visé le vingt-deux, enregistre le vingt-quatre dudit mois de juin, dénoncé le même jour par exploit du même huissier, enregistré le lendemain, et transcrit ainsi que l'exploit de dénonciation au bureau des hypothèques de Bône le 5 juillet mil huit cent cinquante-neuf, vol. 8 , N° 27.

La vente avait été annoncée d'abord pour le douze octobre dernier, mais par jugement du même jour elle a été re­mise au sept décembre prochain.

Mise à prix.

Outre les charges, clauses et condi­tions imposées par le cahier des charges déposé au greffe du tribunal civil de Bône, les immeubles sus-désignés seront mis en vente,

Le premier, sur la mise à prix de deux mille deux cent cinquante francs, ci  …..2.250 fr.

Le Second, sur la mise à prix de mille francs, ci…………………………………...1.000

Il est déclaré que tous ceux du chef desquels il pourrait être pris inscription pour raison d'hypothèque légale devront requérir cette inscription avant la transcription du jugement d'adjudication des immeubles sus-désignés, sous peine de nullité d’adjudication et diligence de M. Joseph Schembri, cafetier, et de dame Jeanne Schillia, son épouse, autorisée par lui, demeurant ensemble à Bône, ayant pour dé­fenseur constituée sur cette poursuite M° A. Lignières, exerçant en cette qualité près le tribunal civil de Bône , y demeurant,

Il sera procédé , le mercredi vingt-un décembre mil huit cent cinquante-neuf, à l'audience des criées du tribunal civil de Bône, issue de l'audience commerciale qui s'ouvre à midi, à la vente aux enchères publiques des immeubles ci-après désignés.

Désignation.

1° Une maison sise en la ville de Souk-Ahras, arrondissement Guelma, département de Constantine (Algérie), sur la place du marché, dont la désignation suit : cette maison, sise au lieu dit, est construite sur les lots n° 64 et 65 du plan de la ville ; elle consiste en un rez-de-chaussée divisé en onze magasins et cinq chambres, avec cour derrière ; elle joint d'un côté ladite place; d'un autre côté, une propriété apparte­nant au sieur Joseph Menotti , et deux rues, les rues de Tébessa et Madaure.

2° Une maison, sise en ladite ville de Souk-Ahras, rue de Medjez-Sfa, ci-devant rue de Bône ; elle est construite sur le lot N° 178 du plan de la ville ; elle consiste en un rez-de-chaussée divisé en six magasins et quatre chambres, avec une cour derrière et un hangar dans cette cour, le tout clos de murs; elle joint d'un côté ladite rue de Nedjez-Sfa ; d'un autre côté, la rue de Tébessa ; d'un troisième côté, une propriété appartenant à François Braud , et d'un quatrième côte, une propriété appartenant à la dame Jeanne Puisségur.

3° Une maison sise en ladite ville de Souk-Ahras, rue de Tunis, dont la désignation suit : elle est construite sur le lot N° 64 du plan de la ville ; elle consiste en un rez-de-chaussée, comprenant une grande salle de neuf mètres de longueur sur sept de largeur, avec cour derrière ; elle joint d'un côté ladite rue de Tunis ; d'un autre côté, une maison appartenant au sieur Giraud, cafetier, d'un troisième côté, le lot N° 143 non encore concédé ; d'un quatrième côte, une maison appartenant à Tekmann.

Lesdits immeubles appartenant au sieur Mohammed-ben-Mustapha-ben-Kérim, propriétaire, demeurant à Bône, ont été saisis sur lui à la requête dudit sieur Joseph Schembri et de ladite dame Jeanne Schillia, son épouse, susnommés, suivant procès-verbal de Bailly, garde colonial, faisant fonction d’huissier et auprès desquels il pourrait être pris inscription pour raison d'hypothèques légales devront requérir cette inscription avant la transcription du jugement d'adjudi­cation des immeubles sus-désignés, sous peine de déchéance.

S’adresser pour prendre connaissance du cahier des charges et pour tous renseignements au greffe du tribunal de Bône et à Me Lignières, défenseur pour­ suivant.

Fait et rédigé par le défenseur sous­ signé, à Bône, le vingt-trois novembre mil huit cent cinquante-neuf.

A. LIGNERES.

Enregistré à Bône, le vingt-trois novembre mil huit cent cinquante neuf,

fol. c.

 

Faillite JOURDAIN.

MM. les créanciers vérifiés et affirmés de la faillite Frédéric Jourdain, ex-bijoutier à Bône, sont invités à se rendre le mardi vingt-neuf novembre mil huit cent cinquante-neuf, à huit heures du matin, au palais de justice à Bône, salle des assemblées des faillites, pour entendre le rapport du syn­dic sur l'état de la faillite et délibérer, s’il y a lieu, sur la formation du concordat, ou autrement s'entendre déclarer en état d'union ; et, dans ce dernier cas, être immédiatement consultés tant sur les faits de la gestion, que sur l'utilité du maintien ou du remplacement du syndic.

 

 

ANNONCES DIVERSES

 

Etude de Me PASQUIER, Notaire à Bône.

VENTE

aux enchères publiques

PAR ADJUDICATION VOLONTAIRE

 

Le vendredi 25 novembre 1859, il sera procédé, à une heure de l’après-midi, en l'étude et par le ministère de Me Pasquier, notaire à Bône, à la vente aux enchères publiques, par adjudication volontaire,

D'une maison située dans l'ancienne ville de La Calle, à l'angle de la place Saint-Martin et de la rue de la Compagnie, habitée précédemment par M. Thival et contiguë aux maisons de MM.. Mangiapanelli et Mellis.

L’adjudication aura lieu sur la mise à prix de mille francs, outre les charges de l'enchère.

S’adresser, pour visiter cette maison, à M.Tedeschi, négociant à La Calle, et pour  prendre connaissances des conditions de l'enchère.

audit Me Pasquier.

 

A vendre ou à louer

POUR ENTRER EN JOUISSANCE DE SUITE

Une belle propriété située à l'Alélik, sur le bord de la Seybouse, appartenant à M. Gaumond, de la contenance de trente hectares environ, avec bâtiments d'habitation et grandes écuries.

Sur la propriété se trouve une source abondante et bien entretenue.

 

 

BÔNE, IMP. DE DAGAND, PROPRIETAIRE - GÉRANT.


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