Les Bônois au Secours de la France
Par Georges BAILLY

Suite des Volontaires Bônois de 1870 d'aprés Bône Militaire envoyé par Georges Bailly

      - M.Genova était un ancien fourrier des zouaves, devenu sergent-major à la Légion étrangère, puis sous-lieutenant et lieutenant au Mexique, dans le 6ème bataillon de Casadorés.
     M. Fournier, rédacteur en chef du journal Bônois "La Seybouse", avait été sergent-major au 71ème de ligne.
     Aussi l'instruction des hommes fut-elle rapidement et savamment menée. Deux tirs furent exécutés avant le départ.
     Le 22 Novembre, la compagnie fut embarquée sur un vapeur des Messageries Maritimes et débarqua à Marseille le 23. Elle avait en caisse 2700frs. donnés par la ville et 50 offerts par M. Erombert.
     Elle fut immédiatement immatriculée et les officiers reçurent leurs brevets par les soins de M. Gente préfet des bouches du Rhône.
     Les hommes touchaient de la guerre un franc par jour sans les vivres. Les officiers eurent la solde de leur grade et reçurent l'indemnité d'entrée en campagne, ils prélevèrent 500frs. pour l'ordinaire.
     Le capitaine acheta au compte de la ville de Bône à chacun des hommes, un revolver et 24 cartouches et pour lui même une excellente jumelle.
     Un conseil d'administration fut formé qui comprit MM. Génova, Fournier, Guy de Maintenon et Platon.
     Le 28, après avoir pris la veille, un apéritif en l'honneur de la compagnie, et avoir recruté un volontaire Durley Jacques numéro matricule 62, elle fut dirigée par chemin de fer, sur l'armée des Vosges. Elle arriva le 29 Novembre, à Autun et fut cantonnée sans paille dans une église. Peu habitués aux froides nuits de la région de l'Est, les volontaires eurent beaucoup à souffrir. Le lendemain, il fut décidé que l'on remplacerait le képi par une toque de fourrure dans le genre de celle que portent les rouliers, le croissant et l'étoile furent cousus sur le bandeau.
     Le 1er décembre, après la soupe du matin, les hommes s'initiaient aux mystères de l'école des tirailleurs, lorsque vers une heure, des obus vinrent tomber sur la ville.
     Sans avoir reçu aucun ordre le capitaine marcha au canon. Il rencontra le général Garibaldi cdt. la 2ème brigade, qui plaça à côté de l'arc romain du faubourg Saint-Symphorien, en réserve générale et en soutien de deux batteries d'artillerie, des mobiles de la Charente Inférieure.
     Il resta dans cette position toute la nuit du 1 au 2. C'est là qu'il fut abordé par un Bônois, M. Aribaud, incorporé au corps garibaldien, qui devait plus tard, être cité à l'ordre de la nation pour avoir fait prisonnier le fils du Général. Werder. Le 3 la compagnie fut incorporée dans la 1ère brigade de l'armée des Vosges (Général Garibaldi) et fit partie d'un bataillon de francs tireurs commandé par le chef de bataillon Lhoste.


TEXTE SUIVANT