"DIX-NEUF MARS 1962 "
Par Eliane MUVIEN
Envoyé par M. Hervé CUESTA

Il est à Saint-Nazaire, un lieu de l'infamie
Où la provocation côtoie l'ignominie.. .
En bordure d'un jardin et face à l'Océan,
Une inscription gravée par l'esprit indécent,
Rend plus triste un deuil en falsifiant l'Histoire...
Elle bafoue la conscience et viole la mémoire..
Elle sanctifie la honte d'un pseudo cessez-le-feu
Au nom du dix-neuf Mars mille neuf cent soixante-deux
En feignant d'ignorer les tueries, les massacres
Postérieurs à la date, par un vain simulacre
Peu importe, dès lors, ces victimes sans défense
Livrées à leurs bourreaux et dont on fait silence !
Ces forfaits perpétrés après cet armistice
Désignent l'impudeur inconsciente ou ... complice...
Depuis plus de trente ans, de fourbes fossoyeurs
Consacrant l'ennemi, cristallisent l'erreur.
Ils rejoignent ainsi. les " porteurs de valise ",
Félons auréolés du label de traîtrise...
Toutes les objurgations, ou appels de conscience
N'ont jamais ébranlé leur folle persévérance
Et ainsi l'injure dans un Etat défunt
Qu'un consensus sournois maintient hors du commun,
Immorale et cynique, provocante et grotesque,
Comme en témoigne ici cette lamentable fresque...

Il est à Saint-Nazaire, porté par l'Océan,
Un doigt accusateur, intemporel, géant,
Il désigne l'inscription, à la vindicte des flots
Qui roulent furieusement leurs douloureux sanglots…